The first thing that hits you is the stench. Exacerbated by heat and humidity, the odour, a mix of fish and sewage, immediately creeps into your skin and sticks to your hair. You can still smell it long after you have left.
Then there’s the view. A garbage-littered beach, bloodied sand, chopped shark fins drying in the sun, discarded shark parts, from hammerheads to thresher sharks, fish covered in flies, rotting manta rays, mutilated swordfish, worms, rusty carts, decrepit refrigerated trucks, all bordered by quiet dark waves. Worn out but colorful pirogues pepper the bay. People come and go. Lots of people. Fishermen, fish mongers, fish buyers, street vendors, ice carriers, fruits sellers, all crammed onto this stretch of Hann Bay.
Adjacent to the Port of Dakar and surrounded by 80% of the city’s industry, Hann Bay is one of the most polluted areas of Senegal’s capital. What was once a small fishing village, a lively place for pleasure boating and one of West Africa’s most beautiful bays boasting white powdery sand and crystal clear water is now unrecognizable. Heaven transformed into hell. Abandoned. Raw sewage, industrial effluent and chemicals are spilled directly onto the beach and into the sea.
Every single day people toil away amongst tons of garbage. They have no choice but to make ends meet in a country where more than half of the population lives in abject poverty. Nevertheless, this hard-working community still manages to show dignity and humanity. Not everything is lost.
This photo series is a personal reading of a harsh reality that most people would rather shun. I believe that everyone needs to see it and understand that environmental injustice can’t continue.
September 2024
(texte en français à la suite des photos)
La première chose qui frappe est la puanteur. Exacerbée par la chaleur et l’humidité, une odeur de poisson et d’égoût se glisse sous la peau et colle aux cheveux. Une odeur qui reste.
Puis, c’est la vue. Une plage couverte de déchets, du sang sur le sable, des ailerons de requin coupés qui sèchent au soleil, des morceaux de requins abandonnés, allant du requin marteau au requin renard, des poissons recouverts de mouches, des raies manta qui pourrissent, des espadons mutilés, des vers, des charrettes rouillées, des vieux camions calorifiques, le tout cerné par des vagues sombres et calmes. Des pirogues usées mais colorées parsèment la baie. Et des gens, beaucoup de gens, qui vont et viennent. Des pêcheurs, des poissonniers, des acheteurs, des vendeurs à la sauvette, des porteurs de glace, des vendeuses de fruits et légumes, tous coincés sur ce morceau de la Baie de Hann.
Proche du Port de Dakar, la Baie de Hann est un des endroits les plus pollués de la capitale du Sénégal. Entouré par 80% des industries de ville, celle qui fut un jour un petit village de pêche, un port de plaisance animé et une des plus belles baies d’Afrique de l’ouest, au sable blanc poudreux bordé d’une eau transparente, est aujourd’hui méconnaissable. Un paradis devenu enfer, à l’abandon. Des eaux usées non traitées, ainsi que des effluents industriels et chimiques sont déversés tels quel sur la plage et dans la mer.
Chaque jour des gens triment parmi des tonnes de déchets. Ils n’ont d’autre choix que de gagner leur vie dans un pays où plus de la moitié de la population vit sous le seuil de pauvreté. Malgré tout, cette communauté de courageux travailleurs garde sa dignité et son humanité. Tout n’est pas perdu.
Cette série de photos est une lecture personnelle d’une dure réalité que la plupart des gens préfèrent ignorer. Je pense que tout le monde doit la regarder en face et comprendre que l’injustice environnementale ne peut perdurer.
Septembre 2024